|
Il est là, nu et
tordu sous les rayons de lune, la face tournée vers le
désespoir du monde...
Il est l'humain en proie à l'inhumanité du soldat romain,
robotisé à l'extrême, ce que le peintre a magnifiquement
traduit par le cliquetis des lignes géométriques, et
l'absence du visage.
Les yeux, à la pupille noyée d'azur, ouvrent le regard sur
l'infini, c'est la part divine du Christ.
Quant aux fleurs, projetées par la plaie béante qui rayonne
comme une blessure solaire,elles ont une valeur symbolique :
signe éternelle de la résurrection et de la Terre, leur
présence à la place du sang, marque du Renouveau ce corps en
qui meurt et renaît chacun des autres hommes.
La lumière et l'ombre, le bleu et le jaune des yeux, les
courbes du torse de l'homme et la linéarité agressive des
cuirasses meurtrières : la palette du peintre nous a fait
voir le drame.
Bernard MILLET |
|
|